Le taux normal de TVA sur les biens et services dans l’Union européenne est de 15 % au minimum. Il est possible pour chaque pays d’appliquer des taux moins élevés sur certains produits mais cette possibilité est encadrée pour éviter le dumping fiscal et une course vers les taux bas de TVA. Afin d’assurer la cohérence avec les priorités communes des États membres de l’Union, une directive révisant les politiques de fixation des taux de TVA a été adoptée le 5 avril 2022 pour donner plus de flexibilité aux pays dans leur choix des taux de TVA.
Le taux normal de TVA sur les biens et services dans l’Union européenne est de 15 % au minimum, chaque pays étant libre de choisir son taux – en France, il est à 20 %.
Jusqu’à présent, les règles communes de l’UE en matière de TVA, adoptées par tous les États membres en 1992, permettaient aux pays d’appliquer des taux réduits, pouvant descendre jusqu’à 5%, sur certains biens et services tels que l’essentiel des produits alimentaires, les médicaments, les produits de protection hygiénique féminine, les livres, la construction de logements sociaux, etc.
Certains pays bénéficiaient aussi de dérogations spéciales : s’ils avaient au 1er janvier 1991 des taux inférieurs à 5 % sur certains produits, ils ont pu les garder et les maintenir à ce taux-là. En France, le taux de TVA était ainsi « super-réduit » à 2,1 % pour les médicaments remboursables, les journaux ou encore les billets de théâtre.
Ces restrictions concernant les taux de TVA et l’application de taux réduits ont été introduites pour éviter les distorsions de concurrence au sein du marché intérieur de l’Union européenne, et en particulier pour éviter une course vers des taux bas de TVA ou dumping fiscal.
Des nouvelles règles sur les taux de TVA pour plus de flexibilité et de souplesse
Afin de prendre en compte les priorités communes des États membres, telles que les transitions écologique et numérique, la protection de la santé publique, ainsi que les évolutions générales de la TVA au fil des années, la Commission européenne a proposé, en 2018, de réformer les taux de TVA.
Près de 4 ans plus tard, les négociations ont abouti et une nouvelle directive portant sur la fixation des taux de TVA a été adoptée en avril 2022. Elle instaure pour la première fois, la possibilité pour les États membres d’exonérer de la TVA certains biens de première nécessité. La directive devra être transposée en droit national au maximum pour le 31 décembre 2024.
Une règlementation nouvelle dans de nouveaux secteurs à l’aune de nouveaux défis
Les nouvelles règles en matière de fixation des taux de TVA redéfinissent la liste des biens et services auxquels tous les États membres peuvent appliquer des taux réduits. Parmi les nouveaux produits et services inscrits sur la liste, on y retrouve, notamment, ceux qui favorisent les transitions environnementale et numérique. Il pourra s’agir de panneaux solaires, de vélos électriques et de services de recyclage des déchets. Autre nouveauté : pour la première fois, certains biens et services considérés comme couvrant des besoins fondamentaux pourront être exonérés de la TVA.
Pour soutenir les objectifs de l’UE en matière de changement climatique, la nouvelle directive prévoit également de supprimer progressivement certains taux réduits actuels d’ici 2030. Il s’agira par exemple des combustibles fossiles ou secteurs émetteurs de gaz à effet de serre.
Enfin, la réaction de l’UE face à la Covid-19 a souligné le besoin de renforcer la résilience pour faire face à ce genre d’évènements. Ainsi, les produits de santé publique comme les équipements de protection individuelle, les masques et certains équipements médicaux nécessaires peuvent aussi bénéficier des taux réduits de TVA.
Pour en savoir plus
Cadre juridique européen sur la TVA
La proposition de la Commission sur les taux de TVA dans l’UE
Détails
- Date de publication
- 16 mai 2024
- Auteur
- Représentation en France