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Représentation en France
Article d’actualité7 mars 2024Représentation en France11 min de lecture

Déclaration de la Commission et du haut représentant à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Déclaration de la Commission européenne et du haut représentant à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars.

Views of European flags in front of the Berlaymont building in Brussels

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Commission européenne et le haut représentant/vice-président font la déclaration suivante :  

«Aujourd'hui, le pourcentage de femmes en politique est encore loin d'être représentatif de nos sociétés diverses. La proportion globale des femmes siégeant dans les chambres uniques ou basses des parlements s'élève actuellement à 33 % en moyenne dans les États membres de l'UE et à 26,5 % dans le monde. Nous devons redoubler nos efforts pour susciter et promouvoir l'inclusion des femmes dans la vie politique.

2024 est une année marquante au niveau mondial en matière d'élections, car plus de 4 milliards de personnes seront invitées à voter, dont plus de 400 millions de citoyens de l'Union lors des élections au Parlement européen en juin prochain.  Lors de la Journée internationale des femmes, nous rendons hommage au militantisme courageux des suffragettes européennes, qui ont lutté pour le droit de vote alors qu'il était le privilège des hommes, et nous célébrons toutes les femmes dans toute leur diversité qui contribuent à façonner une société plus juste et plus égalitaire.

Dans de nombreuses régions du monde, les femmes sont malheureusement toujours empêchées de participer à la vie publique et, dans certains contextes, elles sont totalement exclues de la prise de décision et de l'espace public. Dans toutes les sociétés, les femmes continuent de faire l'objet de discriminations et sont exposées à un risque accru de violence en ligne et hors ligne. Cette réalité est particulièrement préoccupante pour les femmes politiques, les journalistes et les militantes, en particulier les défenseurs des droits de l'homme.

Au cours de cette année d'élections, nous encourageons toutes les femmes, y compris les jeunes femmes, partout dans le monde à exercer leur droit de vote, à revendiquer leur place dans la société et à se sentir habilitées à participer à la vie politique.»

Contexte

Le thème universel de la Journée internationale des femmes de 2024 est «Inspirer l'inclusion», dans le droit fil du thème des Nations unies de cette année «Investir en faveur des femmes: accélérer le rythme». La participation des femmes dans la société est essentielle, notamment aux postes de décision. 

Le 6 mars 2024, la vice-présidente Jourová a inauguré à Bruxelles l'événement de haut niveau de la Commission «Les femmes dans la vie publique» , dans le contexte des prochaines élections au Parlement européen. Différents groupes de travail se sont penchés sur les défis auxquels les femmes sont confrontées dans le monde politique, le journalisme et la société civile. Les participants ont examiné les raisons pour lesquelles les femmes décident de délaisser les positions exposées au public et ont décrit des solutions concrètes pour faire cesser cette tendance, notamment avec la coopération des plateformes de médias, des organismes de réglementation et des partis politiques.

Les femmes restent sous-représentées en politique. En 2023, 6 États membres seulement ont atteint un équilibre hommes-femmes de plus de 40 % des parlementaires, alors que 7 États membres comptaient moins de 25 % de femmes parlementaires.  Le Parlement européen est proche d'un équilibre hommes-femmes de 40 % de femmes et de 60 % d'hommes. En janvier 2024, dans 5 États membres seulement sur 27, le chef d'État est une femme. Au niveau mondial, les femmes n'occupent que 26,7 % des sièges parlementaires, 35,5 % des fonctions des collectivités locales et seulement 28,2 % des postes d'encadrement dans le monde du travail. Si la lenteur actuelle du changement se poursuit, la proportion des postes d'encadrement dans le monde du travail occupés par des femmes n'atteindra que 30 % d'ici à 2050. La Commission aidera les États membres à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies plus efficaces pour accroître le nombre de femmes aux postes de décision, telles que l'introduction de listes électorales équilibrées entre les hommes et les femmes favorisant de meilleures politiques, une culture non discriminatoire et non sexiste et des démocraties plus fortes pour mieux répondre aux différents besoins sociaux.

La Commission a également publié aujourd'hui son rapport 2024 sur l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'UE, qui donne un aperçu des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025. La plupart des actions exposées dans la stratégie ont déjà été menées à bien. La première Commission dirigée par une femme et composée d'un collège de commissaires équilibré entre les hommes et les femmes, et la première commissaire à l'égalité ont réussi à placer l'égalité entre les hommes et les femmes au centre des priorités de l'UE. La Commission a également accompli des progrès durables en matière d'équilibre hommes-femmes à tous les niveaux d'encadrement. Le 1er mars 2024, les femmes occupaient 48,5 % de tous les postes d'encadrement au sein de la Commission.  

La dernière avancée est l'accord politique auquel le Parlement européen et le Conseil sont parvenus le 6 février 2024 concernant la proposition de directive de la Commission sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique. Cette directive est le premier instrument juridique complet à l'échelle de l'UE destiné à lutter contre la violence à l'égard des femmes, qui reste trop répandue. La directive érige en infractions pénales certaines formes de violence à l'égard des femmes dans toute l'Union, à la fois hors ligne et en ligne. Les mutilations génitales féminines et le mariage forcé seront érigés en infractions pénales en tant qu'infractions isolées. Les formes de cyberviolence les plus répandues seront également érigées en infractions pénales, notamment le partage non consenti d'images intimes (dont les infox vidéos), la cyberprédation, le cyberharcèlement, le discours haineux à caractère misogyne et le «cyberflashing» (envoi non sollicité d'images sexuelles). La directive prévoit également des mesures globales pour la protection, l'accès à la justice et le soutien des victimes, telles que des refuges, des centres d'aide aux victimes de viol et des lignes d'assistance téléphonique. Les victimes de toutes les formes de violence à l'égard des femmes qui sont érigées en infractions pénales au niveau national bénéficieront de ces mesures.

Les quatre dernières années ont connu plusieurs avancées législatives importantes qui ont fait progresser l'égalité entre les femmes et les hommes. Un an seulement après l'adoption de la stratégie en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes, en mars 2021, la Commission a présenté une proposition de directive visant à renforcer le principe de l'égalité des rémunérations par la transparence des rémunérations et les mécanismes d'application du droit. Un accord politique sur la directive sur la transparence des rémunérations a été conclu en décembre 2022, en un temps record, ouvrant la voie à l'adoption de la directive en mai 2023. Les nouvelles règles en matière de transparence et de voies de recours contribueront à faire en sorte que le principe de l'égalité des rémunérations pour un même travail ou un travail de même valeur, consacré par le traité depuis 1957, devienne enfin une réalité sur le terrain.

Depuis août 2022, les nouveaux droits à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée à l'échelle de l'UE pour les parents et les aidants sont devenus applicables. En septembre 2022, la Commission a présenté la stratégie européenne en matière de soins, en lien avec de nouveaux objectifs en matière d'éducation et d'accueil de la petite enfance en vue d'accroître la participation des femmes au marché du travail.  

En novembre 2022, dix ans après la proposition présentée par la Commission européenne, la directive relative à l'équilibre hommes-femmes au sein des conseils des sociétés a été adoptée. Cette nouvelle législation de l'UE contribuera à lever les obstacles qui entravent la promotion professionnelle des femmes.

Le 8 mars 2023, la Commission a lancé la campagne #EndGenderSteretypes, qui s'est déroulée tout au long de l'année dernière. La campagne incite les spectateurs à révéler et à remettre en question les stéréotypes de genre dans les choix de carrière, les responsabilités familiales et la prise de décision.

En octobre 2023, la Commission est devenue partie à la convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (convention d'Istanbul). L'UE est désormais liée par des normes ambitieuses et exhaustives visant à prévenir et à combattre la violence à l'égard des femmes dans les domaines de la coopération judiciaire en matière pénale, de l'asile et du non-refoulement, ainsi qu'en ce qui concerne son administration publique. Cela passe notamment par des mesures politiques et législatives et des mesures en matière de financement.

À l'automne 2023, la Commission a mis en place un réseau européen de prévention de la violence sexiste et domestique. Ce réseau permet aux États membres et aux parties prenantes de discuter de questions nouvelles et émergentes en matière de prévention de la violence et d'échanger des connaissances et des bonnes pratiques. 

La Commission présentera en 2024 une recommandation sur la prévention et la lutte contre les pratiques préjudiciables à l'égard des femmes et des filles. Cette recommandation définira les actions que les États membres pourraient prendre sur le terrain pour lutter contre les pratiques préjudiciables, telles que la mutilation génitale féminine, la stérilisation forcée, l'avortement forcé et le mariage précoce et forcé.

Au fil des ans, la Commission a financé des projets et des organisations visant à promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes et à lutter contre la violence à caractère sexiste dans le cadre du programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs» (programme CERV). Lors de leur conception, tous les projets financés au titre du programme CERV devraient tenir compte de l'égalité entre les hommes et les femmes et de la non-discrimination. Actuellement, deux appels à propositions, d'un montant maximal total combiné de 35 millions d'EUR, sont ouverts aux propositions visant à prévenir la violence à caractère sexiste et à aider les victimes et à s'attaquer aux causes de l'écart entre les hommes et les femmes en matière de prise en charge des responsabilités familiales et à mettre en œuvre la directive sur la transparence des rémunérations.

Il y a également eu des avancées dans le domaine de l'action extérieure de l'UE. Promouvoir l'égalité de participation et de leadership des femmes est l'une des priorités du troisième plan d'action sur l'égalité entre les hommes et les femmes pour l'action extérieure de l'UE. Renforcer la voix et le leadership des jeunes femmes dans l'élaboration des politiques et la prise de décision est également une priorité du tout premier plan d'action pour la jeunesse dans l'action extérieure de l'UE. L'une de ses initiatives phares, l'initiative en faveur de la participation des femmes et des jeunes à la démocratie vise essentiellement à renforcer les droits, l'autonomisation et la participation aux affaires publiques et politiques des jeunes et des femmes en tant qu'acteurs clés du développement et du changement. Le 14 mars, le volet relatif à la participation des femmes à la vie politique, doté de 11,5 millions d'EUR, sera lancé à New York dans le cadre de la commission de la condition de la femme.

En novembre 2023, la Commission et le haut représentant ont publié le rapport conjoint à mi-parcours relatif à la mise en œuvre du plan d'action de l'UE sur l'égalité entre les hommes et les femmes (GAP III), qui s'intéresse tout particulièrement aux résultats de l'action extérieure de l'UE en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes et de l'autonomisation des femmes et des filles. Depuis l'adoption du plan d'action GAP III il y a trois ans, de nouveaux programmes et initiatives majeurs de l'UE ont été lancés aux niveaux mondial, régional et national, notamment plusieurs initiatives de l'Équipe Europe en faveur de l'autonomisation des femmes et des filles, portant notamment sur la santé sexuelle et génésique, les droits à l'égalité d'accès à une éducation de qualité et l'accès au financement pour les jeunes femmes entrepreneurs.

En 2021, l'UE a renouvelé son engagement en faveur de la feuille de route 2021-2025 de l'«appel à l'action pour la protection contre la violence sexiste dans les situations d'urgence», lancé en 2013. Il s'agit d'une initiative mondiale visant à mettre en œuvre des changements structurels dans le système humanitaire afin de lutter contre les violences à caractère sexiste.

Pour en savoir plus

Rapport 2024 sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'UE

Portail de suivi de la stratégie en faveur de l'égalité hommes-femmes

Promouvoir l'égalité de genre

Égalité entre les femmes et les hommes dans la prise de décision

Base de données statistiques sur le genre de l'EIGE

Message vidéo de la présidente von der Leyen lors de l'événement «Les femmes dans la vie publique»

Détails

Date de publication
7 mars 2024
Auteur
Représentation en France