Madame la Présidente,
Monsieur le Secrétaire général,
Excellences,
Ma génération a été élevée avec l'idée que nos enfants et petits-enfants seraient mieux lotis que nous. Mais une succession de crises est venue freiner les progrès vers nos objectifs de développement durable. Tout d'abord, la pandémie. Puis, la guerre d'agression menée par la Russie, avec ses conséquences dévastatrices pour la sécurité alimentaire et énergétique mondiale. À tout cela s'ajoutent les effets induits par une planète en ébullition.
Dans ce contexte, les pays en développement ont besoin de plus de ressources pour sortir les gens de la pauvreté et accomplir la transition vers une économie propre et équitable. C'est pourquoi je salue le plan de relance des ODD du secrétaire général. En 2022, l'Europe a porté son aide au développement à 93 milliards d'euros, soit une augmentation de 30 % par rapport à l'année précédente. Aujourd'hui, nous comptons pour plus de 40 % de l'aide mondiale. Nous connaissons nos obligations. Mais le financement public à lui seul ne suffit pas. Nous devons explorer toutes les pistes afin d'attirer de nouveaux financements vers les pays en développement. Il importe avant tout de réformer les BMD — cela ne fait aucun doute. Mais permettez-moi de me concentrer sur deux réponses que nous apportons à l'appel du secrétaire général.
Premièrement, nous devons débloquer des capitaux privés. Avec notre plan d'investissement Global Gateway, l'Europe investit 300 milliards d'euros dans les économies en développement sur les cinq prochaines années — dans les énergies renouvelables, le renforcement des systèmes de santé, l'éducation de qualité, les transports verts et, bien sûr, les solutions numériques. Il s'agit de doter nos partenaires des ressources, des technologies et des compétences nécessaires pour progresser dans les chaînes de valeur, créer des emplois pour leurs citoyens et protéger l'environnement. Nous le faisons en utilisant une partie de notre budget public pour réduire les risques liés aux investissements privés. Et nous allons plus loin. Nous aidons également les économies en développement et les économies émergentes à créer leurs propres marchés d'obligations vertes afin d'attirer encore plus de nouveaux capitaux vers les objectifs de développement durable.
Mon second point concerne la tarification du carbone. La tarification du carbone est l'une des politiques les plus efficientes et les plus efficaces en matière de climat. Elle permet de stimuler l'innovation dans le secteur privé et de faire payer aux pollueurs un juste prix pour le carbone et leurs émissions de carbone, tout en réduisant ces émissions. Les recettes permettent quant à elles de soutenir la transition propre dans les pays en développement. Permettez-moi de vous citer quelques chiffres. Rien que l'année dernière, le système européen de tarification du carbone a rapporté 38 milliards d'euros. Et nous réinvestissons 100 % de ce montant dans la lutte contre le changement climatique. Mais si l'on considère les émissions mondiales de gaz à effet de serre, 20 % seulement sont couvertes par la tarification du carbone. Imaginez l'impact mondial que cela pourrait avoir, en termes de nouvelles recettes — tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre — si davantage de pays adoptaient cette stratégie, instauraient une tarification du carbone et consacraient une part équitable de leurs recettes aux pays en développement et aux marchés émergents.
Mesdames et Messieurs,
Nous devons redoubler d'efforts et avoir le courage d'apporter des solutions créatives. Travaillons ensemble afin de restaurer la promesse que demain sera un monde meilleur pour tous les habitants de cette planète.
Merci beaucoup.
Détails
- Date de publication
- 19 septembre 2023
- Auteur
- Représentation en France