Déclaration à la presse de la Présidente von der Leyen juste avant la discussion du Collège sur la sécurité et la défense, en présence du Secrétaire général Stoltenberg

Cher Jens,

Je suis très heureuse de vous accueillir parmi nous aujourd'hui pour participer au séminaire du Collège organisé en ce début d'année. Votre première visite à notre Collège remonte à décembre 2020, dans un contexte international qui était alors totalement différent. À cette époque, c'était la toute première participation d'un Secrétaire général de l'OTAN au Collège. Et c'était déjà un signe de notre excellente coopération.

Depuis lors, notre coopération n'a fait que se renforcer et grandir. C'est ce qu'illustre également la nouvelle déclaration commune que nous avons signée hier. Ensemble, nous portons maintenant notre partenariat à un niveau supérieur. Bien entendu, cela survient avec en toile de fond une concurrence géopolitique croissante. Nous savons que nos adversaires et nos concurrents utilisent tous les moyens possibles pour nous mettre au défi et porter atteinte à notre sécurité. Ils craignent notre ouverture, notre transparence, nos démocraties. Ils chercheront donc à exploiter autant que possible ces valeurs, notre ouverture, et ils tenteront bien entendu d'exploiter nos interdépendances. C'est pourquoi il est si important que nous soyons unis et que nous renforcions notre résilience dans son ensemble.

Aujourd'hui, lors du séminaire du Collège, nous discuterons de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine. Nous en sommes au 322^e jour de l'invasion et nous discuterons de notre soutien à l'Ukraine, qu'il s'agisse d'une aide humanitaire ou économique ou d'une assistance en matière de sécurité. Il est évident que nous réfléchirons également aux conséquences pour la sécurité européenne. Et nous parlerons des changements potentiels qu'il faut nécessairement apporter à nos politiques respectives dans ce contexte de menace pour la sécurité dans l'Union européenne et dans la région européenne. C'est pourquoi nous devons, par exemple, renforcer nos capacités de défense en Europe. Parce que nous savons tous qu'une défense européenne plus forte rendra également l'OTAN plus forte.

Depuis le début de la guerre menée par la Russie, les États membres ont commencé à augmenter leurs dépenses militaires. C'est une très bonne chose. Mais nous ne devons pas seulement dépenser plus, nous devons aussi dépenser mieux. Cela est important pour éviter une fragmentation coûteuse. Il est important de veiller à ce que l'argent soit utilisé à bon escient. Mais il importe surtout de mettre en place des forces interopérables. Et, bien entendu, nous devons maintenir une base militaire industrielle solide en Europe. Nous disposons déjà du Fonds européen de la défense, qui contribue au développement de technologies militaires de pointe. Et nous devons maintenant progresser sur la voie des acquisitions conjointes dans le domaine de la défense, afin de parvenir à une harmonisation et à une véritable approche commune en la matière.

Mais nous discuterons également d'un autre sujet, à savoir les menaces qui pèsent sur nos infrastructures critiques. Une nouvelle priorité importante pour notre coopération est la sécurité de nos infrastructures critiques, domaine dans lequel nous devons intensifier notre coopération. Nous avons vu le sabotage commis sur les infrastructures de Nord Stream, qui a montré que nous devons être prêts et que nous devons faire face à ce nouveau type de menaces. C'est pourquoi nous lançons aujourd'hui une task-force UE-OTAN pour des infrastructures critiques résilientes. Il s'agit d'une task-force au sein de laquelle nos experts de l'OTAN et de l'Union européenne travailleront en étroite coopération pour recenser les principales menaces pesant sur nos infrastructures critiques, pour examiner les vulnérabilités stratégiques qui sont les nôtres; puis, bien sûr, également pour élaborer des principes clés pour améliorer notre résilience, et pour proposer des mesures d'atténuation et des mesures correctives. Au début, la task-force traitera des questions dans quatre secteurs, à savoir les transports, l'énergie, le numérique et l'espace. Il va de soi que nous communiquerons nos conclusions aux États membres ou aux alliés. Aujourd'hui, si l'on compte la Finlande et la Suède, 23 des 27 États membres de l'Union européenne sont également membres de l'OTAN. Il s'agit d'échanger des informations et des meilleures pratiques. Bien sûr, il s'agit de lancer des alertes précoces et de partager l'expertise. Mais nous discuterons également d'autres domaines de coopération.

En somme, soyez le bienvenu au séminaire du Collège. Je suis heureuse de vous accueillir parmi nous.