Un plan en 10 points pour Lampedusa

Compte tenu de l'évolution de la situation à Lampedusa, et tout en reconnaissant la pression croissante qui s'exerce sur les différentes routes migratoires, la présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, a présenté les mesures immédiates suivantes, qui devront être mises en œuvre dans le plein respect des droits fondamentaux et des obligations internationales :

1. renforcer le soutien apporté à l'Italie par l'Agence de l'Union européenne pour l'asile (AUEA) et le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) afin de faire face au nombre élevé de migrants et d'assurer l'enregistrement des arrivées, le relevé des empreintes digitales, les comptes rendus et l'orientation vers les autorités compétentes;
2. soutenir le transfert de personnes depuis Lampedusa, notamment vers d'autres États membres au moyen du mécanisme de solidarité volontaire et en accordant une attention particulière aux mineurs non accompagnés et aux femmes;
3. intensifier les retours en reprenant des contacts concertés avec les principaux pays d'origine des nouveaux arrivants, à savoir la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso, afin d'améliorer la coopération et de faciliter la réadmission; et renforcer le soutien apporté par Frontex, notamment en matière de formation et de renforcement des capacités, afin de garantir une mise en œuvre rapide des retours;
4. soutenir la prévention des départs en établissant, avec les pays d'origine et de transit, des partenariats opérationnels en matière de lutte contre le trafic de migrants, en prévoyant notamment la possibilité d'un arrangement de travail entre la Tunisie et Frontex et d'une task force de coordination au sein d'Europol pour lutter de manière plus ciblée contre le trafic de migrants sur la route migratoire vers Lampedusa via la Tunisie; 
5. renforcer la surveillance des frontières en mer et la surveillance aérienne, y compris par l'intermédiaire de Frontex, et étudier les possibilités de développer les missions navales en Méditerranée. En outre, nous accélérerons la fourniture d'équipements et renforcerons la formation des garde-côtes et des autres services répressifs tunisiens; 
6. prendre des mesures visant à limiter l'utilisation d'embarcations inadaptées à la navigation ainsi que des mesures destinées à lutter contre les chaînes d'approvisionnement et la logistique des passeurs et à rendre inutilisables les bateaux et canots pneumatiques récupérés; 
7. renforcer le soutien apporté par l'AUEA afin d'appliquer rapidement les procédures aux frontières et des procédures accélérées, notamment le recours au concept de pays d'origine sûr, le rejet des demandes comme manifestement infondées, les interdictions d'entrée et leur enregistrement dans le système d'information Schengen (SIS);
8. augmenter le nombre des campagnes de sensibilisation et de communication afin de décourager les traversées de la Méditerranée, tout en continuant de travailler pour proposer des solutions de remplacement telles que les admissions humanitaires et les voies légales d'accès;
9. intensifier la coopération avec le HCR et l'OIM afin d'adopter une approche globale fondée sur les routes migratoires de manière à assurer une protection le long de celles-ci et à accroître l'aide au retour volontaire depuis les pays de transit;
10.  mettre en œuvre le protocole d'accord UE-TU et donner la priorité aux mesures pouvant avoir un impact immédiat pour remédier à la situation actuelle et accélérer la passation de contrats pour de nouveaux projets dans le cadre de ce protocole d'accord.